La dictée de Honfleur

Pierre Derat, lauréat de la dictée aux côtés de N.Papin, 1ère adjointe et JP Colignon

Comme chaque année, ce samedi 11 novembre, Jean-Pierre Colignon est venu faire bûcher les Honfleurais sur sa matière préférée, l’orthographe. Le sujet de cette année s’intitulé « Cols chics dans les prés… »

Le grand lauréat 2017 est Pierre Derat, aux côtés de Nathalie Papin, adjointe à la culture et Jean-Pierre Colignon, Correcteur d’imprimerie, d’édition, puis de presse, il a été durant une vingtaine d’années chef du service correction du journal Le Monde.

Les résultats :

Catégorie Champion 
1er prix Pierre DERAT (avec 1,5 fautes) ,2ème prix Cédric JEANCOLAS (avec 2,5 fautes), 3ème prix ex-aequo Solange PASQUAREL et Guy DESCHAMPS (avec 3,5 fautes)

Catégorie Professionnel
1er prix Véronique LACOUR, 2ème prix Gilbert DARMON, 3ème prix Marine LASMARTRES

Catégorie amateur
1er prix Odile PION, 2ème prix Nicole GAUGER, 3ème prix Marie-Christine PINAT

Catégorie Junior (lycée)
1er prix Quentin LAIGNEL (seul et unique candidat dans sa catégorie)

Catégorie Cadet (collège)
1er prix Raphaël VIGNET, 2ème prix ex-aequo Hélène DUNET et Timothée DUNET

Pour ceux et celles qui voudraient s’y essayer, voici le texte de la dictée : 

 » Cols chics dans les prés…

           

Le soleil, qui se fait fort des hâles même dans l’arrière-saison  –  au point que, y compris sur son déclin,  son halo gêne encore ceux dont les iris sensibles sont pris dans les rais perçants du plus grand des astres –,  cède la place aux semi-clartés de  l’automne…

Les glands marron se libèrent de leurs chênes,  et d’aucuns, peu ferrés en botanique, s’interrogent sur l’origine des faines (ou : faînes) qui jonchent  le sol des parcs : hêtre(s) ou non hêtre(s) ?… L’automne est en effet d’ores et déjà bien installé, et les chemisettes décontractées vert Véronèse ou les polos et maillots à manches courtes céladon aux cols informes des  aoûtiens ont depuis quelque  dix semaines laissé la place à des cols chics, même dans les balades à travers prés et parcs. Voire à des sweat-shirts molletonnés !

Partisans convaincus de la diffusion du savoir et de la culture, des militants ennemis de l’illettrisme, quoique cois jusque-là dans l’été,  sollicitent ici  les passants avec un slogan mille fois répété avec entrain : « Pour que l’école dure, amis, donnez ! ».  Plus loin,  jamais las, ils sont tous là, près de l’église Sainte-Catherine, et au marché dès potron-ja(c)quet,  les fans de carottes et de navets biologiques qui accompagnent tous les samedis soir le bulot et la coque en pot lors des agapes traditionnelles des anciens du centre-ville. Pour le grand dîner de la fête de saint Nicolas, un ancien maître(-)queux de la Royale fait parfois des sciènes en cuisine, ce qui ne plaît pas forcément à tous les commensaux, car certains préféreraient qu’il y mît le turbot.

Les exclamations quasi méridionales qui ponctuent les tirs heureux… ou les loupés piteux des pétanqueurs ne retentissent plus en plein air, mais sous la voûte de l’aula réquisitionnée, ou plutôt prêtée de bon gré, d’un des établissements scolaires honfleurais. On y voit même des olas ponctuant les carambolages les plus époustouflants.

 Ainsi, même si l’on fleure tous azimuts que la saison des glaces et des sorbets s’en est allée, Honfleur s’est arrogé depuis longtemps le devoir de n’être jamais ni dans l’hibernation telles les marmottes ni dans l’hivernage à l’instar des bovins.  C’est pourquoi la ville natale de Boudin attire des visites qui ne relèvent pas d’un trip à la mode de Caen ! ».

 

Article publié le lundi 13 novembre 2017